Biomimesis

Naturellement génial !

Résilience côtière via le biomimétisme

Résilience côtière via le biomimétisme.

Les systèmes biologiques et environnementaux de notre planète sont le résultat de 3,8 milliards d’années de « recherche et développement» qui ont pour but de faire face aux défis posés par les contraintes terrestres fluctuantes. Ce processus d’évolution et d’adaptation a abouti à des solutions dont les performances en terme d’économie d’énergie, d’utilisation de matières premières et de résilience sont fantastiques. Ces solutions étonnantes sont les réponses à des problèmes auxquels les sociétés humaines,  embarquées sur le même radeau Terre, sont confrontées également.  Alors pourquoi ne pas ouvrir le livre de la nature pour y trouver des solutions utiles ?

MINOLTA DIGITAL CAMERACela peut sembler de bon sens, mais en tant qu’êtres humains, nous avons en héritages de longues habitudes de travail à l’encontre des systèmes naturels, plutôt qu’avec eux. C’est très vrai en ce qui concerne notre relation avec nos rivages côtiers. C’est un lieu de dichotomies, souvent très peuplé et convoité par beaucoup, mais qui est à la merci des changements dans les dynamiques des marées, soumis au pouvoir d’érosion immense des océans et à ses capacités de destruction instantanée. En ce début d’année 2014, les côtes bretonnes sont le théâtre de ces manifestations océanes.

La réponse a souvent été de construire des digues élevées, construites dans une tentative d’en découdre avec la mer. Mais dans un contexte de hausse du niveau des océans et la fréquence accrue des tempêtes majeures, la résilience à long terme d’une telle approche commence à être remise en question.

En revanche, les protections naturelles du littoral montrent souvent de surprenantes résistances aux forces de l’océan. De la mangrove des côtes d’Asie du Pacifique aux grandes herbes des dunes de sable de l’Atlantique nord, ces écosystèmes protègent leurs arrières-pays et maintiennent l’intégrité globale de leur système. Les dunes de sable du Royaume-Uni en sont un excellent exemple, car en mesure d’encaisser la pleine force des tempêtes hivernales de l’Atlantique nord. Les systèmes racinaires profonds des oyats, une espèce de plantes vivaces de la famille des oyatPoacées, piègent les sables soufflés par le vent, engendrant la construction de hautes buttes au fil du temps. Pendant les tempêtes, les grandes surfaces en pente des dunes formées ainsi permettent de dissiper l’énergie des vagues d’une manière beaucoup plus efficace qu’un mur vertical ne peux le faire, l’énergie de l’impact est diffusée sur ​​une large zone peu profonde plutôt que concentrée en un point.

La solution aux dangers de destruction des tempêtes: apprendre des dunes !

Cette approche a été mise en place à Blackpool, située au nord de Liverpool en Angleterre. Les hauts murs et les jetées verticales ont été remplacées par un ensemble de marches en pente douce qui s’étend face à la mer sur le rivage, imitant les pentes des dunes de sable. Les inondations causées par les vagues qui submergent les jetées sont ainsi considérablement diminuées. Chaque marche agit comme un mini mur pour briser la force des vagues progressivement.  Comme il n’y a plus de hautes jetées, pour la première fois depuis un siècle à Blackpool, les touristes et les habitants peuvent marcher directement à partir de la promenade vers la mer. La conception des dunes artificielles a été modélisée en amont pour comprendre les dynamiques côtières locales et le plus efficacement modeler la forme finale des marches qui serpentent le long de la mer. Cette structure a été réalisée par la société EACOM pour le Blackpool Borough Council en 2012 et sera étendue le long de la côte dans les années à venir.

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Blackpool-plageC’est un bel exemple de projet qui s’est tourné vers la nature pour mieux la comprendre et en tirer une solution bénéfique pour tous. Peut-être que nos agglomérations côtières feraient bien de se tourner elles aussi vers le savoir-faire de la nature ou à défaut vers les projets de nos voisins anglais.

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This entry was posted on 3 janvier 2014 by in Architecture et écologique, Biomimétisme and tagged , , .