Biomimesis

Naturellement génial !

Méli Mélo, Kaamelott démêle les fils de l’eau

Dans un récent article intitulé Concevoir la ville comme le biome local et millénaire, je parlais de repenser la ville de manière à ce qu’elle fonctionne comme un écosystème, comme une forêt  mature et imperturbée par l’homme, pour la rendre indiscernable de la nature elle même. Être enfin chez nous, c’est à dire faire partie du mouvement naturel, des petits et des grands cycles, sans les freiner, les enfreindre, les perturber et ainsi ne plus subir les conséquences, souvent désastreuses, de leurs modifications. Le fonctionnement de la ville serait celui d’un écosystème en ce qui concerne la gestion des services d’approvisionnement et de régulation des quantités physiques.

Il s’agit de restaurer les fonctions écosystémiques qui étaient présentes avant l’implantation de la ville et qui supprimées ont engendré des déséquilibres climatiques locaux et les dégâts liés à ces changements.

Prenons l’exemple de l’eau.

Une forêt reçoit une certaine quantité de pluie qui est pour partie ré-évaporée et évapotranspirée, pour partie infiltrée et stockée dans le sol jusqu’à la saison sèche, pour partie utilisée pour le fonctionnement biologique des espèces et pour partie ruisselée pour alimenter les rivières. Il est assez simple à comprendre qu’une ville implantée à la place d’un tel écosystème ne reproduit ces actions que de manière partielle, incomplète voire ne les reproduit absolument plus.

Les schémas ci-dessus montrent à quel point la régulation de l’eau en ville et en forêt est différente. A noter par exemple que 88% des eaux de pluies en ville finit en ruissellement causant, par fort orage, des inondations ! Toute cette eau non utilisée est perdue, mais en même temps ont importe de l’eau de l’extérieur de la ville pour son fonctionnement. Or en général, en zone tempérée comme en France, les quantités de pluies annuelles tombées sur la surface d’une ville couvrent largement ses besoins en eau potable.

Il est souhaitable de concevoir de nouveaux circuits de l’eau. Il est possible avec des systèmes déjà commercialisés que les toits évaporent dans l’air un pourcentage des quantités d’eau reçues par la pluie et en conserve une partie pour le fonctionnement du bâtiment, que les chaussées laissent pénétrer l’eau dans le sol pour alimenter des réservoirs de stockage et que les fondations des bâtiments guident l’eau de pluie jusque dans le sol. Le modèle vers lequel il faut tendre pour les pourcentages est celui d’un écosystème sain et mature comme celui d’une forêt primaire.

Mais, me direz-vous, quel est le rapport avec Kaamelott et qu’est-ce que Méli Mélo (voir titre de l’article) ?

Méli Mélo est un site web qui traite avec humour du sujet difficile de l’eau ! Les partenaires du projet sont l’Onema, le Grand Lyon, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, le laboratoire LGCIE de l’INSA de Lyon, la fondation terre d’initiatives solidaires. Méli Mélo propose régulièrement des épisodes d’une web-série humoristique et instructive. Jacques Chambon et Franck Pitiot, les acteurs de Merlin et Perceval dans la série à succès Kaamelott, sont les comédiens de la Web-série. J’ai été heureux de voir que nous partageons un point de vue commun sur la gestion de l’eau en ville, même si ce site ne fait pas référence au biomimétisme.

Voici deux épisodes de la web-série. Les autres sont visibles via le site Méli Mélo.


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This entry was posted on 3 novembre 2014 by in Biomimétisme.